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Prends ma main mon amie

amiesJe me souviens encore du moment où tu m’as annoncé que ce soir, tu ne prendrais pas de vin au souper. Ça été automatique. J’ai tout de suite su que tu attendais un bébé. Ton premier bébé. C’était tout nouveau, tu savais que rien n’était gagné, que ta vie allait changer mais surtout, que cette merveilleuse aventure serait celle de ta vie. Même si tu te posais trop de question, moi j’avais confiance en toi et je savais que tu serais une merveilleuse maman pleine d’amour. De toute manière, des questions on s’en pose toujours trop pour rien. Parfois il faut tout simplement sauter et se faire confiance. Mais moi dans tout cela, j’étais profondément heureuse pour toi mon amie. Même si apprendre une grossesse normalement c’est joyeux, ça n’a pas toujours été le cas pour moi. La vie m’a joué de mauvais tours, m’a fait prendre plusieurs détours et pendant longtemps, apprendre que mes amies seraient mamans me faisait mal. Mais pas toi. Oui, le temps avait certainement été mon allié, mais c’était plus que ça. Il y avait quelque chose de spécial qui nous unissait. Ton petit bébé mon amie, dès qu’il a commencé à exister je l’ai souhaité très fort pour vous. J’ai demandé aux étoiles que la suite brille et que ce petit trésor fasse de vous des parents dans quelques mois. J’avais juste envie que tu goûtes à ce bonheur. Simplement. Mais ça ne s’est pas passé comme ça. Mon vœu n’a pas été exaucé. Le petit coeur de ton bébé a cessé avant meme de croiser le fil d’arrivée.

Ce serait facile de dire et de croire que c’est la vie qui en a décidé ainsi. Mais la vérité, c’est que tu avais souhaité une toute autre finalité pour vous. C’est ça qui fait mal. J’aurais tellement voulu que ce soit juste facile pour toi. Tu sais le genre de p’tite histoire toute simple et pas compliquée? Du type, j’apprends que je suis enceinte, j’ai quelques nausées et 9 mois plus tard j’ai un bébé. Pas plus glamour que ça. Juste ça. Mais ce fut plutôt la fin de ta maternité et tu t’es retrouvée en déséquilibre face à un deuil que peu de gens peuvent comprendre. Je sais que tu as de la peine ma belle, et j’ai tellement mal de te voir ainsi. Le soir quand tu n’arrives pas à dormir, je sais que tu revois en boucle tes dernières semaines et que tu essaies de comprendre ce qui a bien pu se passer. Je sens que tu essaies de trouver un coupable pour que les choses puissent s’expliquer. Mais je t’en prie, crois-moi lorsque je te répète que ce n’est pas toi.

J’aimerais tant prendre une partie de ta peine pour donner un peu de répit à ton cœur et lui permettre de battre à nouveau au rythme du bonheur. Même si je sais que je ne pourrai pas te faire oublier et que rien de ce que je pourrai te dire ne soignera ta peine, je veux que tu saches que je suis là. Je suis là si tu as le goût de parler de ce petit bébé que ton ventre ne voit plus grandir. Je suis là pour t’écouter sans rien dire quand tu as simplement le goût qu’on t’entende. Pour te lire si tu as besoin de parler mais que tu n’oses pas appeler par peur de déranger. Je te permettrai de pleurer parce que cette tristesse qui t’habite ne me fait pas peur. Je ne ferai pas semblant de te croire lorsque tu me diras que tout va bien, je pleurerai plutôt avec toi pour que tes larmes aident ton cœur à guérir. Et quand tu n’auras plus le goût de penser, je te permettrai de sortir de ton deuil en te faisant rire sous la pluie pour que tu saches que tu es toujours en vie.

Mon amie, ce que je tiens à te dire c’est que tu n’es pas seule parce que je suis là. Je ne peux pas vivre ton deuil pour toi, mais je peux t’accompagner en te tenant la main. Quand la noirceur t’empêchera de voir la lumière du soleil et que tu auras cette impression d’être en chute libre en plein éveil, prends ma main et regarde-moi dans les yeux. Tu y verras cette couleur qui s’est ajoutée à mon regard après avoir traversé de grandes tempêtes. Cette couleur qui a pris racine au pied d’un arc-en-ciel, on dit que c’est celle de l’espoir. Laisse-la t’éclairer et guider ton chemin mon amie, parce que je t’assure que la suite peut être belle.

Mélanie

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Tu as toi aussi été touché par le deuil périnatal ? Sache que nous avons une catégorie regroupant nos articles sur ce sujet… juste ici.

  • Denise Charette - Bravo Mélanie encore une fois c’est tellement beau ce que tu écris et je suis certaine que pour ton amie tu es une de réconfort et tu sais trouvé les bon mots pour l’aider dans cette épreuve .répondreannulé

  • isabelle - Wow, comme j’aurais aimé avoir une amie comme toi quand j’ai perdu ma petite Clémentine il y a 6 ans…. c’est un deuil tellement dur, que les gens autour ne comprenne pas. Heureusement j’avais déjà deux beaux enfants qui m’ont permis de survie a ce deuil et mon conjoint et moi avons su nous respecter et nous aimer profondément dans cette épreuve. Bravo a toi pour ce soutien sans frontière et sans conditions remplie d’amour xxxrépondreannulé

    • Mélanie - Merci Isabelle pour votre beau commentaire. En fait j’ai moi aussi vécu le deuil périnatal il y a plusieurs années… cette douleur je la connais trop bien. Cet héritage de la vie, m’aura permis d’accompagner une amie dans cette douleur… Parfois, des amitiés s’enracinent encore plus fort dans les mêmes peines. – Mélanierépondreannulé

  • Nathalie - merci ! merci infiniment de ce magnifique texte et temoignage d’amour amical ! Je me compte TRES, non ! extremement chanceuse de pouvoir compter sur des amies aussi precieuse que toi Melanie… j’ai vecu ce deuil 6 fois… chacun est de plus en plus difficile… heureusement j’ai 2 belles filles en sante que je cheri plus que tout dans ma vie… elles mettent un peu de baume sur mon coeur et mon ventre meurtris ??répondreannulé

    • Mélanie - Merci Nathalie pour votre message. Dans les moments difficiles, la tristesse qui nous envahit peut faire fuir les gens autour de nous… d’avoir une amie qui nous tient la main, c’est tellement précieux. Je vous souhaite de vous accrocher aux petits bonheurs de la vie et de garder espoir… même si parfois on a envie de tout abandonner. Être bien entourée nous aide, du moins on se sent moins seule avec notre peine. Je vous souhaite bon courage… – Mélanierépondreannulé

  • Sophie - Quel privilege de t’avoir comme amie. Le mot merci n’est pas assez grand pour exprimer toute la gratitude que je ressens. Tu as une belle plume qui ne cesse de m’épater et un coeur gros comme la galaxie qui ne cesse de me surprendre et pour toujours, j’en serai si reconnaissante! Avec toute mon amour et amitié, je te dis
    Merci xxrépondreannulé

  • Lyne - Ouff ça me fait tellement chaud au coeur de lire ce texte. J’aurais tellement souhaiter l’aider dans ce deuil et cette peine atroce avec de tels mots. Merci de tout coeur. Merci d’aimer cette merveilleuse personne aussi grandement.répondreannulé

    • Mélanie - Quand il n’y a rien a dire… il suffit d’être là tout simplement. La douleur peut faire peur, il faut savoir l’apprivoiser. – Mélanierépondreannulé

  • Johanne Santerre - merci… 😉répondreannulé

  • Sylvie - Quels beaux mots! Si bien écrit!! Merci! Bien que la cicatrice reste fragile…tu as tellement raison, la suite est en effet vraiment belle. Merci de m’inspirer!répondreannulé

  • On m’avait dit… » Je suis personne - […] près ou de loin, par le deuil périnatal ? On a pensé que tu aimerais aussi ces lectures…  Prends ma main mon amie, J’tai pas entendu mourir et Tu peux maintenant […]répondreannulé

  • Josy - Wow…avoir eu une amie comme ça m’aurait tellement aider à mieux vivre ce si douloureux deuil que je traîne encore même 5 ans après le départ de ma fillerépondreannulé

    • Mélanie - C’est très gentil. Je crois qu’il faut accueillir la peine de l’autre tout simplement. Dans ces moments il n’y a tout simplement aucun qui ne saurait guérir. Douces pensées à vous et votre fille qui est partie beaucoup trop tôt. – Mélanierépondreannulé

  • Christine - Quel beau text, pour avoir vécu la mort de ma fille ne avec une mal formation , n ayant vécu que 28 jours et par la suite 2 fausse couches. Je suis bien placée pour vous dire que le monde autour ne perçoit pas ces deux deuil de la mémé façons . pourtant les deux on été aussi douloureux . de plus lorsque tu fais une fausse couche tu a peur d être oublier de faire le deuil de la maternité. Il ne faut pas banalisé la perde de bébé même si ça fait qu un mois ou deux qu on le sait qu il est la . moi dès que j ai vue le test positif je l aime déjà et avait dès projets. Pour tous ceux qui vive ce deuil entourer vous bien c’est la clé . Pour tous ceux qui sont des amies et entourage s’ôter la et écouter ne banaliser pas cette perte. J encourage les personnes ayant vécu une fauss couche aller à l
    Organiste parent orphelin . Ca m’a beaucoup aider.
    On ne sait que l avenir nous réserve après tout ces deuils, dans quelque jour je vais donner naissance à ma belle Rubis qui selon le docteur sera un bébé en santé. Bonne journée à tous , très beau text , désolée le mien a sûrement beaucoup de faute mais comme il viens du cœur .répondreannulé

    • Mélanie - Merci beaucoup d’avoir pris le temps de nous laisser un commentaire Christine. Je suis heureuse de savoir que ce texte vous a rejoint. De pouvoir tenir la main dans les moments difficiles nous aide souvent à être plus fort. Je vous souhaite une merveilleuse rencontre pleine d’amour et d’espoir avec votre petite Rubis. Au plaisir d’échanger avec vous de nouveau – Mélanierépondreannulé

  • Josée-Anne Allen - ???? Mon dieux que c’est beau de voir qu’une personne peut être vraiment là pour une personne dans un aussi dur moment ????, j’ai vécu 8 fausses couches et chaque fois, j’ai dû essayer de le faire en silence pour ne pas déranger, tout ce que les gens trouvaient à dire c’est pas comme si tu n’avais pas (oui j’ai 5 enfants, j’ai fait ma 1re fc entre les deux premiers, 5 fc entre la 4e et la 5e puis 2 par la suite, mais quand on veut un enfant, on le veut vraiment peu importe le nombre qu’on a ou quoi que ce soit) Mon conjoint s’est fait faire une vasectomie, on avait prit rendez-vous alors que je venais de savoir que j’allais avoir mon 6e mais finalement ce fut une fc, on a été rappelé très rapidement pour l’opération et on l’a fait sur un coup de tête ????, ce qui fut le plus grand regret de ma vie…

    Un gros bravo pour penser à ton amie comme ça, car moi j’ai eu personne pour me comprendre et qui est envie de m’écouter ?répondreannulé

    • Mélanie - Parfois la douleur peut faire peur et faire fuir les gens. Pourtant il faut simplement savoir l’accueillir. J’ai aussi vécu le deuil périnatal et je connais trop bien ces sentiments de grande tristesse, c’est probablement l’héritage qui m’a permis d’accompagner mon amie dans sa peine. Je suis désolée de vous lire, mais sachez qu’a mes yeux vous avez fait preuve d’une grande résilience par amour pour les enfants et de souhait d’être maman. Je vous souhaite du bonheur quotidien avec vos petits amours – Mélanierépondreannulé