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Maman, je suis capable TOUT seul

Depuis que tu es bébé, maman est là pour toi. Toujours prête comme un scout pour t’aider à accomplir ce que tu as de la difficulté à faire. Parce que tu es trop petit. Pas assez grand. Ou simplement parce que t’es pas encore rendu là dans ton développement. Chaque chose en son temps pis y’a rien qui presse. Mais qu’on le veuille ou pas, tranquillement tu grandis. Beaucoup trop vite à mon goût parfois. Tu n’es plus un tout petit bébé maintenant, mais un grand garçon. Tu as 4 ans (bientôt 16!) et tu veux faire les choses par toi-même. Seul, comme un grand. Tu as envie d’avoir ton autonomie juste à toi. Celle qui te rend si fier mais qui me confronte à accepter que ta petite enfance nous glisse entre les doigts et que tu as moins besoin de moi qu’avant. En tout cas, certainement plus de la même façon.

Il me semble qu’encore hier, tu avais tellement besoin de ta maman. Pour comprendre tes pleurs parce que tu ne pouvais pas encore parler, pour t’aider à faire tes premiers pas, pour t’accompagner dans les bras de Morphée, pour te rassurer en pleine nuit, pour te soutenir dans ton apprentissage de la propreté ou pour t’enseigner le fonctionnement d’une fermeture éclair. On est rendu ailleurs maintenant puisque tu acceptes de moins en moins mon aide. Tu me répètes en boucle que tu es capable tout seul. Que tu es assez grand. Maman le sait que tu es capable tout seul mon beau bonhomme, mais je vais te dire un secret. Des fois ça me fait du bien à moi de te donner encore un p’tit coup main. Parfois parce que ça accélère un peu le processus quand les secondes sont comptées et d’autres fois, parce que ça m’aide à me convaincre que tu as encore besoin de moi comme quand t’étais bébé. Alors dans ce temps-là, laisse-moi t’aider juste un peu pour me faire plaisir. Veux-tu?

Tu grandis et y’a une partie de moi qui aimerait tant te garder petit. Façon de parler parce que tu me dépasseras sûrement avant l’âge de 12 ans. Tu vieillis mon beau trésor et je sais que tu n’es plus un bébé. Dans quelques mois on ira magasiner tes fournitures scolaires pour ta rentrée à la maternelle et la prochaine chose que je saurai, c’est que tu me demanderas les clés du char pour amener ta blonde au cinéma. J’exagère un peu, mais je sais que ça viendra plus vite que je le pense.

Dernièrement, je vois mon bébé devenir un grand garçon. Un petit humain de plus en plus autonome, qui souhaite faire ses propres choix et prendre ses décisions. Pas toujours facile pour un cœur de maman. Même si je suis parfois nostalgique de l’époque où tu dépendais entièrement de moi, je dois avouer que de te voir si bien grandir me rend aussi très fière. L’autre matin je t’ai laissé faire (tout seul!) ta première toast. Au beurre d’arachide. Un classique. T’étais rendu là je pense. Et quand j’ai vu tes yeux se remplir de fierté en savourant ta première bouchée (parce que c’était juste trop bon!), ben j’ai compris ce que tu essayais de me dire. Ce que tu voulais de me faire comprendre. Ce dont tu avais besoin et ce que tu attendais de moi.

J’ai compris que le plus beau cadeau qu’un parent pouvait offrir à son enfant, c’était l’autonomie. Parce qu’au fond, c’est ça mon rôle de maman. Te donner les outils et la confiance en soi que tu as besoin pour bien grandir et devenir un adulte à ton tour. T’apprendre à faire les choses toi-même sans devoir dépendre des autres. T’aider à chercher des solutions plutôt que de trouver des réponses à ta place. T’enseigner comment faire plutôt que de le faire pour toi. T’encourager à te dépasser quand t’auras l’impression que c’est impossible. Mais aussi, t’inciter à demander un coup de main quand tu atteindras tes limites. Parce que tu sais quoi, mon coeur? C’est très correct d’avoir besoin des autres par moment. Y’a rien de mal là-dedans.

Et même si ce n’est pas toujours facile, je sais que je devrai de plus en plus accepter de te laisser faire les choses à ta façon. Te laisser te débrouiller pour que tu puisses grandir. Tu tomberas peut-être, mais c’est comme cela que tu apprendras à te relever. Je devrai supporter tes décisions, même quand ce n’est pas ce que j’aurais fait à ta place. Oui, tu regretteras peut-être. Mais si c’est le cas, tu le comprendras par toi-même et ne referas plus les mêmes erreurs. À chaque pas que tu feras seul, tu seras un peu plus fort et encore plus grand. J’ai compris que je pouvais t’accompagner en te tenant la main, mais que je ne pouvais pas marcher pour toi. Tu dois faire ton chemin et tracer ta voie pour être capable de voler de tes propres ailes.

Trésor, quand maman a tendance à vouloir trop en faire pour toi, gêne-toi pas pour me rappeler que tu es capable tout seul. Que tu es assez grand. Tu as raison, c’est juste qu’une maman ça tendance à oublier ce genre d’affaires facilement. Je vais faire un gros effort. Mais toi promet-moi, que chaque fois que tu auras besoin d’aide, tu te souviendras que maman est là. Que tu sois petit… ou grand. Parce que tu sais quoi? Dans mon coeur de mère tu seras et resteras toujours mon petit garçon juste à moi. Que tu veuilles ou pas.

Mélanie