Je te hais

Je ne t’endure pas si souvent que ça, car ta présence est sporadique. Mais quand tu es là, disons que tu ne donnes pas ta place. Comment qualifier le sentiment que j’ai envers toi sans être rude? J’ai été élevé dans le respect et la politesse où juste le fait de sacrer faisait friser les oreilles de ma mère! Alors je vais essayer de garder mon calme, mais tout de même, je pense avoir le droit de m’exprimer sur ce que je ressens envers toi. Ouin. Là, là… Aujourd’hui je n’en peux plus. J’ai vraiment envie de le crier sur tous les toits : Criss que j’t’haïs!!!

À cause de toi, je me suis disputée avec mon mari, et ce pour une connerie! On le dit souvent que la raison des chicanes de couple se déclenche par des sujets complètement stupides. Bien c’est ça, j’ai pogné les nerfs parce que tu t’es pointé comme ça, si naturellement. Par ton arrivée soudaine, tu as réussi à foutre en l’air notre soirée d’amoureux qui s’annonçait vraiment l’fun pour deux parents qui avaient du temps de qualité devant eux. Pis ça, Dieu sait que c’est rare et précieux ces moments-là! Tu as tout gâché… bravo!

À cause de toi, la résilience qui fait de moi quelqu’un qui peut traverser des épreuves assez difficiles  s’est cachée loin loin.  Ta seule présence chez moi me fait quasiment perdre de vue qui je suis et me fait douter de mes capacités à réussir ce que j’accomplis quotidiennement. Si bien qu’aujourd’hui, j’en ai pleuré de ne pas être capable d’effectuer des tâches tellement simples. J’échappe tout, j’ai de la difficulté à me concentrer et à m’organiser. En préparant le souper, j’ai fait brûler mon poulet. J’ai senti que même lui me disait : « Laisse tomber la grande, tu ne l’as pas aujourd’hui! » Mes tentatives ratées d’atteindre mes objectifs démontraient clairement mon incompétence. « J’suis vraiment bonne à rien! » que je me suis dit…

À cause de toi, la patience qui m’habite habituellement a été réduite à néant, surtout avec mes enfants. Je suis une maman à la maison et j’adore sincèrement mon rôle. De plus, je garde de temps à autre des enfants, car j’aurais aimé avoir une grosse famille, genre 4-5 mômes. Je ne m’impatiente pas si facilement, mais là, ça ne fonctionne pas aujourd’hui. Tout ça grâce à toi, tu m’envahis . Je ne m’endure pas moi-même et juste les demandes toutes simples de mes enfants m’énervent! Arf, ça ne me tente pas de jouer à la cachette, faire des dessins et de jouer à cherche et trouve! J’aurais juste envie de me coucher en p’tite boule dans mon lit et écouter un téléroman. Pauvres kids, je perds mes moyens, mais en même temps ce n’est pas entièrement de ma faute. Tu es aussi à blâmer…

À cause de toi, je me sens presque persécutée.  J’aimerais que tu t’en ailles, mais tu restes. Je prends tout personnel. Merde j’en fais une dépression??? Ça ne peut pas arriver si soudainement et brusquement juste comme ça parce que t’es là!? Je me pose 1000 questions et je n’arrive pas à dormir comme il le faut pour être en forme le lendemain. J’angoisse, je m’en fais pour tout et pour rien, je stress. Voyons pourquoi me fais-tu subir de telles choses? Je te jure que j’essaie d’être compréhensive, mais je ne me comprends plus alors comment le faire pour toi? Je n’y peux rien, c’est plus fort que moi je déprime et je pleure… Ah que je me sens poche, si tu savais! C’est définitivement le 48h le plus long et pénible que je connaisse pis je n’ai pas d’autre choix que de te tolérer. Si je me sens aussi mal que ça, c’est parce que tu fais partie de moi et que je n’ai pas le choix de vivre avec toi. Je sais que dans quelques jours tu partiras comme t’es venu. Ça m’encourage un tantinet même si je sais que tu reviendras à mon plus grand malheur et celui de mon monde. Ainsi va la vie! En plus de me provoquer ce genre de caractère désagréable, tu me blesses aussi physiquement avec des crampes douloureuses… Maudits SPM de malheur!

– Soleine

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