Je veux rester avec toi

Nous étions ensemble depuis 4 jours à profiter du bonheur, quand la routine devait malheureusement reprendre. Ce fut un beau long week-end à s’amuser, à se coucher un peu plus tard qu’à l’habitude, à se lever pas fatigué parce qu’on avait coupé la langue du réveil et à déjeuner en pyjama en écoutant deux émissions de la Pat Patrouille sans interruption parce que la garderie n’était pas à l’horaire. Mais le mardi matin à 6h15, quand je suis allée te réveiller doucement en te grattant le dos pis la bédaine, la première question que tu m’as posé ça été : Est-ce que je reste avec toi aujourd’hui, maman ? Crois-moi mon Bilou, j’aurais vraiment aimé faire ton bonheur (et le mien) en te répondant oui comme les quatre derniers matins. Mais le congé est terminé. Maman doit travailler et toi, tu dois aller à la garderie pour jouer avec tes amis.

Dans ton regard mi-compréhensif de petit homme de 4 ans, je lisais que ce n’était pas ton choix. Tu souhaitais juste rester avec maman pour te coller. Que même si on ne faisait rien de spécial, ce temps passé ensemble était extraordinaire pour toi. Tu ne me demandais pas d’être une animatrice de camp de jour et de t’« entertainer » pendant 8 heures… tu voulais juste rester avec ta maman. Tu m’as questionné sur le nombre de jour que tu irais à la garderie avant que ce soit le week-end. Je t’ai déçu avec ma réponse. Quand tu as simulé ton mal de ventre, je dois t’avouer que ce n’est pas l’envie qui m’a manqué de te croire. Mais ma raison a parlé. Mon remède a été de te changer les idées en te disant que la journée passerait très vite et qu’on irait te chercher le plus tôt possible, que demain c’était ton activité soccer (je sais que tu adores ce soir de semaine) et que ce week-end on irait en camping et qu’on passerait tout plein de temps ensemble… Ton mal de ventre a semblé passer. Nous sommes allés à la garderie et une fois rendue à ton local, tu as eu de la difficulté à me laisser partir. On s’est fait bye-bye par la fenêtre question d’étirer notre dernier moment du matin et je suis partie attraper mon autobus à la course pour me rendre au boulot.

Ce que tu ne sais pas mon petit trésor, c’est qu’aussitôt que maman a quitté le stationnement de la garderie, elle s’est mise à pleurer. Parce que moi aussi je préférerais passer la journée avec toi plutôt que d’aller travailler avec des adultes trop sérieux. Que j’aime 100 fois plus les matins en pyjamas que ceux où que je te demande de mettre tes souliers et ton chapeau un peu plus rapidement. S’il m’avait été possible, j’aurais prolongé mon congé de maternité jusqu’à ce que tu fasses ton entrée à la maternelle. Et maintenant que je te vois grandir (vraiment trop vite à mon goût!) j’ai juste envie d’être cette maman qui te dira aurevoir par la fenêtre du salon quand tu monteras dans l’autobus et celle qui sera à la maison pour t’accueillir quand tu en descendras le soir. J’aimerais profiter de ces années où je suis le centre de ton univers. Parce que je sais trop bien qu’un jour c’est avec tes amis, ta copine et ta famille que tu souhaiteras rester.

Tu es encore trop petit pour comprendre les obligations de grandes personnes, mais saches mon petit lapin que toi aussi tu es tout pour moi. Que lorsque je m’amuse à te faire découvrir le monde ou que je réponds à tes mille et une questions sur le comment du pourquoi, je me sens au top de la pyramide de Maslow. Je me réalise dans un rôle que j’ai si longtemps convoité et que, si je le pouvais, j’en ferais mon emploi à temps plein. Mais même si maman doit travailler, je t’assure que lorsque 16h arrive, je courrai toujours pour te retrouver. Parce que moi aussi tout ce que je veux, c’est être avec toi. Pour de vrai, de vrai!

– Mélanie

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