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Renvoyer la grande faucheuse

Dimanche dernier, à l’émission Tout le monde en parle, Alexandre Taillefer a posé à Éric Lapointe une simple question : As-tu déjà pensé au suicide?  Malheureusement, j’ai adoré sa réponse : Qui n’y a jamais pensé?  Triste mais réel constat. Faites un petit survol dans votre entourage. Vous constaterai assez rapidement que ce genre de pensée a déjà visité l’esprit de vos proches. Même ceux que vous ne soupçonniez pas. Alors pourquoi est-ce encore si difficile d’en parler? Mais je veux dire, en parler réellement

Cette semaine, vous le savez, c’est la semaine québécoise de prévention du suicide. Le slogan : Le suicide n’est pas une option. Durant une semaine seront multiplié les messages, les encouragements, les témoignages. On rappellera les ressources, les signaux d’alarmes et les différentes pistes permettant aux personnes d’y voir plus clair. Si on s’en parlait pour vrai? Si on les nommait les vraies affaires?

Une personne qui parle souvent de suicide ne passera jamais à l’acte. FAUX

On ne peut rien faire pour une personne qui veut vraiment mourir. FAUX

Une personne qui a fait plusieurs tentative veut pas vraiment mourir, elle veut juste de l’attention. FAUX

Parler de suicide c’est mettre des idées dans la tête des gens. FAUX

Les personnes qui ont tout pour être heureux n’ont pas de pensée suicidaire. FAUX et ARCHI-FAUX!

Les enfants ne pensent jamais au suicide. FAUX

Bon à partir de là, on fait quoi?

ON POSE LES QUESTIONS! ON EN PARLE AVEC DES MOTS, LES VRAIS MOTS! Je le sais, c’est des mots qu’on ne veut pas dire. Des choses qu’on ne veut pas sortir de notre bouche. On n’a pas plus envie de les entendre. Mais ils sont nécessaires et ils feront toute la différence. Parfois notre propre malaise a des répercussions majeures chez une personne en détresse. Alors si on revient au fait qu’on veut que le suicide ne soit plus un tabou. Si on revient au fait qu’à un moment où un autre de notre vie, les pensées de mort peuvent avoir traversé notre esprit. Il ne faut plus avoir peur de parler des vraies choses.

On la pose la question clairement : As-tu des pensées suicidaires? Penses-tu à t’enlever la vie? Je sais, je vous entends grincher des dents jusqu’ici. Parfois on ne pose pas la question parce qu’on a peur de la réponse. Ça laisse parfois l’impression de se retrouver avec la patate chaude dans les mains. Et ça se peut, pour vrai, qu’on ne sache pas quoi répondre. Parfois, ya rien à répondre. Parfois, écouter c’est la bonne chose à faire. (ah pis aussi, parfois garder ses conseils pour soi est aussi la meilleure chose à faire. Tsé les fameuses phrases: repose-toi ça va être correct, fais du sport, voyons! tu as tout ce que tu veux dans la vie…voyez le genre?)

Ensuite, si on se sent capable de le faire, on peut aller un peu plus loin avec nos questions…As-tu prévu à quel moment tu penses passer à l’acte? As-tu réfléchi à un moyen pour y arriver? Un lieu? Je sais, je sais, vous grinchez encore plus des dents…mais ces infos seront votre base pour déterminer l’urgence d’intervenir. Plus la personne peut répondre à ce genre de question, plus il faut agir rapidement.

Alors appelons les choses par leur nom. Posez des questions. Aller chercher de l’aide pour soutenir vos proches. Le suicide touche tout le monde. Homme. Femme. Adolescent. Enfant.

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LE SUICIDE EST UNE SOLUTION PERMANENTE À UN PROBLÈME TEMPORAIRE.

Si vous ou un de vos proches êtes en détresse, appelez sans frais au 1 866-APPELLE (1 866-277-3553)

Connaissez-vous le 811? Oui pour info-santé (option 1). Mais connaissez-vous info-social? Alors le 811 option 2, c’est l’accès 24/24 à des professionnels (Travailleurs sociaux ou psychoéducateurs) qui peuvent vous écouter, vous référer et vous conseiller. Gratuit. Confidentiel. Dans votre région.

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– Cristel