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6 décembre

J’étais si jeune à ce moment-là et pourtant je me souviens encore de cette journée du 6 décembre 1989. C’était il y a 27 ans et je me rappelle cette tuerie. Je ne suis pas certaine si les événements se sont passés le jour même ou le lendemain, mais je me souviens du ressenti de cette triste journée.

J’étais à l’école « Le Plateau » de Montréal et tous mes professeurs avaient un air triste et certaines avaient les joues et les yeux rouges. Le cœur n’était pas à la fête. Je me souviens avoir entendu que des femmes étaient mortes et que certaines d’entre elles étaient étudiantes à cette école. Je me souviens que j’étais moi-même triste car je ne voulais pas que mes professeurs aient le cœur rempli de peine. Du haut de mes 7 ans, je ne comprenais toute l’ampleur du drame qui venait de se passer. Pourquoi un homme détestait-il les femmes au point de vouloir les éliminer? Pourquoi cette haine et cette violence dirigées envers elles? Est-ce que c’est mal d’être de sexe féminin? De trop grandes questions dans la tête d’une si petite fille. Par la force des choses, j’ai appris ce que misogynie voulait dire. J’en conclue que ce mot est laid. Parce qu’il n’y a rien de beau à mépriser ou haïr les femmes. Ce mot ne devrait pas exister, point.

Maintenant adulte, je ne comprends pas plus les fondements de ce geste. Ce que je sais cependant, c’est que c’est mal. Les humains sont égaux et quand je dis ça, c’est simplement parce que je crois au respect et à l’égalité des sexes. Le sexisme est inadmissible et la violence envers les femmes ne doit pas être acceptée. En fait, tout type de violence ne devrait pas être toléré… sous aucune forme. Jamais.

Nous avons tous la capacité d’agir. Nous avons le pouvoir de dire « non » au sexisme ordinaire et de défendre les intérêts des femmes et des filles. Dire « non » au sexisme, ça peut être aussi simple que de faire le choix d’éviter tout contenu médiatique sexiste ou aussi élémentaire que d’expliquer à nos enfants la notion de consentement. C’est comprendre et faire savoir que la violence n’est pas un jeu et qu’elle n’a pas sa place dans notre société. Être une femme et vivre sans violence, ce n’est pas un privilège mais un droit fondamental.

En cette journée du 6 décembre, prenons un moment de silence en mémoire de ces 14 jeunes femmes qui ont été tuées, pour la simple et unique raison qu’elles étaient des femmes. À toutes les familles et amis qui ont été touchés de près comme de loin par ce geste rempli de haine et de détresse, nos pensées sont avec vous.

– Geneviève et Mélanie

6-decembre

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