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Le coquelicot

Le 11 novembre, c’est le jour du souvenir. On se remémore les combats des vétérans, les guerres qu’ils ont vécues et les conflits qu’ils ont soit perdus, soit gagnés. Pour moi qui n’ai pas connu ces durs temps, il m’est difficile d’imaginer tout ce que ça implique. Pourtant, cette date et la signification de ce jour du souvenir ne m’est pas inconnue mais elle diffère des gens en général. En effet, tu es parti ce 11 novembre-là, en matinée. Tu t’es envolé pour un autre monde. On dirait que tu as choisi cette date pour être certain qu’on se souvienne de toi.

Malheureusement, le diagnostique a tombé en 2009. Cancer. Un gros nuage s’est installé et plane au dessus de nos tête depuis cette mauvaise nouvelle. Certains jours sont plus sombres que d’autres. C’est fou comme tu me manques. Ton départ date de quelques années déjà. Je m’ennuie de toi, de nous et nos soupers ensemble à jaser de petites choses anodines et de grands enjeux de ce monde. Comme si nous pouvions, autour de ma table, changer le cours des choses! On a vite compris qu’il y a bien une chose sur laquelle nous n’avons aucun contrôle : La mort et le moment où est-ce qu’elle viendra nous arracher à nos vies, à nos amours.

Je n’ai pas envie de te dire que tu as perdu ton combat contre ce mal qui a envahi ton corps. Car si on y réfléchi bien, la mort on s’y dirige tous sans exception. La vie a toujours été une maladie incurable. J’avoue que dit de cette manière, c’est assez triste mais ce n’est pas une surprise pour personne. « Perdre ton combat ». On l’entend souvent et ça sonne faux à mes oreilles. Ce ne sont pas les pensées qui me viennent à l’esprit quand je songe à toi. J’ai plutôt le goût de te remercier de t’être battu pour vivre ta vie au plus grand bonheur de tes proches. Merci d’avoir été là dans tous les moments tragiques de ma vie comme dans les plus doux.

Tu as pris soin de maman comme personne. Nous avons formé une famille reconstituée à la suite de la séparation de mes parents. Tes quatre enfants se rallieront sans doute à moi lorsque je dis quel bon père de famille tu as été pour eux, mais également un exemple pour ma sœur et moi. Tu m’as enseigné qu’un homme, un amoureux, ne fuit pas. En mémoire, je garde précieusement ton grand sourire accroché à ton visage. Grâce à toi et à tout l’amour que tu m’as donné, j’ai pu garder le moral. Malgré ton départ qui me fait si mal, ce n’est pas ta fin. Tu es immortel car tu fais parti de mon quotidien. Je parle de toi, mes enfants te connaissent. Lorsqu’on passe devant le cimetière où tes cendres ont trouvé la paix, mes filles te saluent et t’appelle par ton nom : Grand-papa Guy-Guy.

Ma fleur préférée est désormais le coquelicot et je le porte fièrement chaque année pour toi.

Soleine